Recherche sur les acquisitions massives de terres en Afrique de l’Ouest

Jour 8 : Motobé

mercredi 10 avril 2013

19 février 2013, Motobé

À Motobé, les terres sont communautaires. En principe, personne ne peut s’octroyer de droits sur une terre, de manière individuelle. Le 13 novembre 2007, l’on note l’implantation d’une société de palmier à l’huile. La population a « donné son accord » afin que celle-ci travaille sur leur terrain afin de faire une pépinière ; un terrain de 10 hectares. Celle-ci est actuellement en production. L’entreprise veut aussi acquérir 3100 ha. pour sa plantation. Les contrats de plantations ne seraient pas encore terminés. L’ensemble des terres du village sont de type communautaire. Par ailleurs, il semble que la terre de la pépinière ait malgré tout été vendue sous le nom d’un seul individu ; élément qui n’était pas connu par l’ensemble de la population. En effet, il semble que les informations quant aux transactions ne soient pas transmises de la chefferie à l’ensemble de la communauté. Cela cause certains conflits, plus particulièrement entre les jeunes et la chefferie. « On a beau accusé l’épervier qui vient chercher les poussins, il faut accuser la poule aussi ». Un membre de la jeunesse du village affirme ainsi que les problèmes de communication dans le village sont aussi l’une des raisons qui explique la situation problématique dans laquelle tout le monde se trouve actuellement.

Suite à notre visite demeure une série de flous. Les employés de l’administration de la compagnie nous ont indiqué que les négociations pour les plantations étaient terminées, pourtant la population nous indique du contraire. Afin de faire avancer les négociations, madame la sous-préfet avait demandé à la population de créer un comité de gestion. La population affirme qu’ils sont à pied d’oeuvre dans la formation de ce comité. Encore là, tous ne sont pas d’accord sur les avancements de sa création. L’entreprise offrirait 16 000 FCFA / ha. par an pour les terres. Cependant, la population veut au moins 50 000 FCFA. l’entreprise aurait fait parvenir deux contrats pour la même parcelle. La population clame au flou « Comment peut-on faire deux contrats pour une même parcelle ? Ils pensent nous berner, mais ce n’est pas le cas ».

Pour ce qui est de la vente du terrain de la pépinière de 10 ha. , qui fait l’objet de confusion à l’intérieur de la communauté, il semble qu’un certain monsieur Gabriel aurait reçu 600 000 FCFA d’indemnisation pour ce terrain et qu’il recevrait 15 000 FCFA ha/an pour ce même terrain. Cette information d’abord donné par des administrateurs de la compagnie sur place, a été corroboré par la chefferie du village. Monsieur Gabriel ayant déjà signé un contrat, dit vouloir le refaire n’étant pas satisfait de ce dernier.

Verbalement, la compagnie aurait promis un développement de la communauté par la construction d’une maternité, d’une usine qui emploierait des membres de la communauté de Motobé, écoles, etc.