Recherche sur les acquisitions massives de terres en Afrique de l’Ouest

Jour 4 : la conférence

mercredi 20 février 2013

15 février 2013,

On sent l’excitation, la nervosité. Une nervosité de chercheurs, donc bien camouflée. Une nervosité justifiée par des mois de travail qui seront finalement mis à jour devant une centaine de personnes ; monsieur le représentant du conseil économique et social, monsieur le représentant du ministère de l’agriculture et madame la représentante de la FAO, le corps diplomatique, journalistes, divers membres de la société civile et de la population.

C’est dans les bureaux d’Inades Formation qu’a lieu cette présentation. Après l’amorce de monsieur Francis Ngang, secrétaire général de l’organisation hôte, c’est au tour de madame Loredana Marchetti du CRDI de parler du rôle de l’organisation et de l’importance de cette recherche participative.

L’on introduit alors madame Chantal de Varennes, ambassadrice du Canada en Côte d’Ivoire. Madame De Varennes nous rappelle que le phénomène de l’acquisition des terres en Afrique de l’Ouest n’est pas un sujet « ésotérique, réservé à une poigné de chercheurs », mais un réel sujet d’actualité. D’ailleurs, elle souligne que le secteur primaire représente 25 % du PIB du pays en Côte d’Ivoire. Madame Chantal de Varennes, cite à la blague Boukar Diouf, affirmant qu’il y a beaucoup de chercheurs qui cherchent, mais peu qui trouvent, voulant ici inciter à la valorisation de cette recherche.

Souhaitant plein succès aux travaux, elle laisse place aux trois chercheurs principaux Assétou Samaké, René Segbenou et monsieur Mamadou Goïta. Ce dernier présentera une synthèse des travaux qui ont été réalisés.
Après avoir présenté les principaux objectifs généraux de la recherche, monsieur Goïta expose les chiffres qui furent donnés par la revue de la littérature afin de démontrer l’ampleur du phénomène. Cependant, ces résultats ne prennent pas en compte les acquisitions autres que pour des productions agricoles et/ou pour agro-énergétique. Goïta souligne que le cas du Burkina Faso et de la Guinée Bissau ne sont pas représentatif de la réalité donnée par les inventaires qui furent réalisés sur le terrain par la COPAGEN.

Le chercheur présente ensuite les principales modalités d’acquisition : la vente, le prêt à durée déterminée ou non déterminée, les dons ou l’héritage. Les prêts à durée déterminée peuvent aller jusqu’à 99 ans, ce sont des baux emphytéotiques. L’on souligne, comme dans la revue de la littérature, que les régimes fonciers sont en dualité dans tous les pays étudiés ; entre régimes foncier coutumier et moderne. Les trois grands axes de production sont ceux de la production agraire (pour l’exportation en majeure partie) ainsi que la production d’agro-carburants, la production minière et finalement le tourisme.

Pour ce qui est des acteurs, la littérature pointe davantage les acteurs internationaux comme étant ceux qui ont acquis la grande partie des superficies, mais les inventaires soulignent davantage la place de nationaux dans le phénomène. Ces derniers sont majoritairement constitués d’élites économiques, politiques et sociales.
Pour ce qui est des acteurs internationaux, ils sont : des personnes physiques, des entreprises multinationales, des États tiers, des organisations inter-gouvernementales,

La tendance des raisons évoquées ; la précarité des moyens, la peur de perdre les terres si on ne les vend pas, la distance de la zone de production, le désir de créer de l’emploi pour les jeunes, le désir de développement des infrastructures sociales.
Les principales interventions du public portaient sur la définition de « l’acquisition massive de terres », le problème de « mise en valeur » des terres pour les petits agriculteurs, les éventuels grands conflits de l’eau et des céréales On souligne aussi des inquiétudes par rapport au financement extérieur de la recherche. L’intervenant indiquant que cette recherche aurait du être financée par la CEDAO et/ou l’Union Africaine, mais les efforts de la COPAGEN sont applaudis par ce même intervenant.

Suite à la conférence de Presse et une série de photos de groupes, ce sont des au revoir touchants qui nous mènent jusqu’au département de Divo. Trois heures de transports plus tard, sur des routes dignes de bons maux de dos, nous arrivons à destination.