Recherche sur les acquisitions massives de terres en Afrique de l’Ouest

Acteurs de l’acquisition de terres en Afrique de l’Ouest

Il existe une variété d’acteurs impliqués dans l’acquisition de terres, qu’ils soient publics ou privés, nationaux ou étrangers. Les acteurs sont cependant indentifiables de part leurs rôles : acquéreurs, vendeurs et intermédiaires. Les acteurs nationaux urbains, par exemple au Sénégal, deviennent acquéreurs de terres non pas pour développer une exploitation agricole, mais pour investir ou spéculer. Les acteurs internationaux sont principalement du secteur privé, mais les gouvernements et les fonds publics sont également impliqués dans le financement direct et/ou dans l’appui aux investisseurs privés. Cette section précise dans les grandes lignes, l’origine des acteurs impliqués dans le phénomène d’acquisition de terres agricoles.

Acteurs locaux : gouvernements, propriétaires et société civile

Acteurs Description Types
Gouvernements des pays hôtes ou membres du gouvernement (Partisans politiques, élites politiques etc.) Acquièrent des terres pour développer une exploitation agricole, investir ou spéculer.

Facilitent l’acquisition de terres au profit d’une entreprise ou d’un autre État

Acquéreur Intermédiaire Vendeur
Autorités traditionnelles

(Chefs de familles et de clans etc.)

Peuvent recruter des locataires ou vendre des parcelles en échange de compensations qui leur reviennent (Peters, 2012). Vendeur Intermédiaires

Les acteurs de la société civile – comme les organisations de la société civile (OSC), les militants et les groupes paysans – jouent quant à eux, un rôle unique. Ils ne sont pas impliqués dans les acquisitions de terre, mais veillent à ce que celles-ci aient lieu dans le respect des droits des populations affectées. En effet, ils militent en faveur d’une régulation foncière transparente et d’une sécurisation foncière effective des exploitations familiales.

Acteurs Internationaux

Acteurs Description Types
Gouvernements étrangers /ou gouvernements d’origines des acteurs internationaux Les principaux pays investisseurs sont situés en Europe et en Afrique ainsi que dans le Golfe et l’Asie du Sud et de l’Est Offrent du soutien diplomatique, financier, informationnel, technique et bureaucratique aux groupes privés (Cotula, 2009). Acquéreur Intermédiaire
Fonds d’investissement publics Investissent dans la terre pour couvrir le risque financier (Pentzlin et al, 2012). Acquéreur
Fonds d’investissements privés et banques Investissent aussi dans la terre pour couvrir le risque financier Parient sur la spéculation alimentaire pour en tirer des profits Acquéreur
Entreprises multinationales Investissent également dans la terre pour couvrir leurs risques ou pour augmenter leur production et distribution Acquéreur
Institutions financières (IFI) Font la promotion et en facilitent l’acquisition de terres : les IFI aident les investisseurs à surmonter les obstacles qui entravent l’investissement sur les marchés fonciers étrangers (Daniel et Mittal, 2009). Intermédiaire

Qu’en est-il du Canada ?

On entend peu parler de l’implication du Canada dans l’acquisition de terre. Pourtant dixième économie mondiale, le Canada investit déjà massivement dans les pays en développement grâce à son secteur minier. En effet, les minières canadiennes constituent 75% des minières dans le monde et elles ont développé des projets d’exploration et d’extraction partout sur la planète. Toutefois , le Canada ne semble pas être un acteur majeur dans le phénomène global de l’acquisition massive de terres (Étude Jasmine Bélanger-Gulick : lien)

Motivations et perceptions des acteurs

Plusieurs facteurs motivent ces acquisitions foncières : la sécurité alimentaire, ou l’inquiétude de certains pays investisseurs concernant leur capacité à nourrir leur population, mais aussi l’augmentation de la demande alimentaire mondiale, notamment à cause de la croissance démographique, l’urbanisation accélérée et le changement de régime alimentaire (augmentation de la consommation de viande dans les pays industrialisés). Enfin, la hausse des prix des denrées alimentaires fait de l’agriculture une option plus attrayante pour l’investissement.

Par ailleurs, plusieurs avancent que ces investissements peuvent avoir une incidence positive pour les économies africaines en accroissant la production et créant des emplois, en particulier pour les populations rurales. Celles-ci y voient donc une opportunité de prospérité, mais lorque les promesses ne sont pas remplies, comme c’est souvent le cas, l’acquisition de terres est perçue comme un accaparement. Le non-respect des droits coutumiers, et de la survie des ménages motivent d’ailleurs la société civile dans ses revendications.

Pour plus de détails et de références, consultez la revue de littérature (lien)